Hypnose médicale

Cette approche fut développée il y a plus de 50 ans par le psychiatre américain Milton Erickson, et est utilisée par de plus en plus de professionnels de la santé .

 

La formation suivie a abordé le jeu avec la plainte ou le symptôme, la communication thérapeutique (les mots qui "soignent"), les utilisations de l'hypnose, les prescriptions de tâches, la recherche d'un syndrome post traumatique etc...

 

L'hypnose sera conçue comme "un type d'échange mutuel entre deux individus, un état de conscience dans lequel vous présentez au sujet une communication avec une compréhension et des idées pour lui permettre d'utiliser ces compréhensions et ces idées à l'intérieur de son proppre répertoire d'apprentissages" (Milton Erickson)  ou "un état dans lequel les facultés mentales critiques sont temporairement suspendues, et où la personne utilise principalment l'imagination et les processus de pensée primaire" - Daniel Araoz

 

L'évolution de la définition de l'hypnose fait de plus en plus la différence entre "un état modifié de conscience" et ce qui est apporté dans et autour de cet état: toute la communication verbale et non verbale: la psychothérapie.

 

Beaucoup parlent aujourd'hui "d'hypnose sans hypnose", faisant référence à des séances thérapeutiques où toutes les techniques de la communication thérapeutique utilisée en thérapie brève avec l'hypnose sont utilisées sans rechercher un état hypnotique.  

 

Aux extrêmes de la pratique actuelle s'inspirant de  M.Erickson, il y a ceux qui utilisent  l'hypnose "profonde" (l'état somnambulique) mais intégrée dans une approche utilisant les techniques cognitivo-comportementale, provocatrices, la thérapie systémique, etc., et il y a ceux qui se contentent de saupoudrer la séance de brefs moments de confusion mentale créée par le discours.

 

Plus aucun hypnothérapeute professionnel ne semble ( et ne devrait plus! ) pratiquer l'hypnose directive usée jadis en thérapie et encore aujourd'hui en spectacle: mettre la personne en hypnose et lui donner des suggestions directes, les deux de manière autoritaire .

 

Quelques exemples d'utilisation de l'hypnose en médecine somatique

  • troubles psychosomatiques dont la cause est un psycho-traumatisme par une approche du traumatisme avec ou sans approche du symptôme psychosomatique (parfois résolu par le traitement du traumatisme initial)
  • traitements des grands brûlés: pratiquée peu après une brûlure, la suggestion du froid entraîne une vasoconstriction des vaisseaux supeficiels. Plus tard elle est utilisée pour diminuer la douleur et permettre les soins.
  • en anesthésiologie: Pratique de l'hypno-sédation pour réaliser certaines interventions sous anesthésie locale ou loco-régionale et éviter l'anesthésie générale. (exemples: chirurgie plastique du visage, certaines thyroïdectomies, colonoscopies, etc); pour diminuer des saignements lors de certaines interventions de chirurgie plastique sous anesthésie locale, pour diminuer la phase post-opératoire.
  • en stomatologie: pour faciliter les soins dentaires (phobie, contre-indication à certaines anesthésies etc )
  • en pneumologie : particulièrement l'asthme (allergique ou non ) par un apprentissage de la relaxation de la musculature lisse des bronches (auto-hypnose) et après une résolution des problèmes psychologiques déclanchant ou aggravant le bronchospasme.
  • en obstétrique: pour résoudre les menaces d'accouchement prématuré sans cause organique par un effet de relaxation de la musculature lisse utérine et une diminution du stress induit par ces contractions prématurées, pour diminuer les douleurs de l'accouchement , réduire l'angoisse de l'accouchement, la peur de ne pouvoir allaiter, relancer la lactation perturbée par le stress, diminuer au maximum le stress de la péridurale.
  • en traumatologie: pour augmenter la mobilité par diminution de la douleur,
  • en rhumatologie: l'algodystrophie, la" polyarthrite",
  • en dermatologie:  eczémas, psoriasis,
  • en sexologie: vaginisme, impuissance sans cause médicale,
  • en neurologie:  traitement de la maladie migraineuse par un apprentissage de l'effet vasomoteur de certaines suggestions (autohypnose) ou par résolution du problème psychologique déclencheur des crises. Pour les tics , les phobies, les crises de panique , l'anxiété, etc.,
  • en gastro-entérologie: pour les états  inflammatoires du tube digestif (ulcère gastro-duodénal, maladie de Crohn... )
  • en O.R.L.: les acouphènes, laryngospasmes, certains vertiges,
  • en médecine du sport: concentration dans l'effort, diminution de la douleur à l'effort,
  • dans la gestion du poids: aide à résoudre assez rapidement une cause psychologique de prise de poids ou de difficultés à changer ses habitudes alimentaires.
  •  En tabacologie

 

L'hypnose médicale est un changement d'état d'esprit, une manière de penser très primitive, car dans cet état, on voit, on sent, on goûte avec les yeux, les oreilles, l'odorat... d'un petit enfant.

 

Aidé par un thérapeute, on peut donc changer notre façon de vivre ou de ressentir certaines situations.

  

Les seules contre-indications à son utilisation seraient un état de paranoïa, une dégénérescence cérébrale et une arriération mentale limitant trop l'imaginaire ou risquant de compromettre l'étape de réassociation et de "restructuration".

 

Dans des problèmes plus "psychologiques" l'intervention hypnothérapeutique s'inscrira dans une approche plus globale de la personne et intégrant des techniques psychothérapeutiques variées.

 

Mais l'hypnose  ou "l'hypnose sans hypnose" s'utilise dans un esprit et une volonté de THERAPIE BREVE privilégiant la solution du problème "apporté" par la personne.